Emilie fait un film pour tenter de saisir le plus grand mystère de l’univers : sa mère, Meaud. Enfant brisée, mère punk, grand-mère géniale, féministe spontanée, elle fascine autant qu’elle rend dingue. Une odyssée intime, un voyage dans le labyrinthe de la psyché.
À la recherche de plantes indigènes, nous suivons le botaniste Mark Brown, depuis Aizier jusqu'à Sainte-Marguerite-sur-Mer, chez lui. De la vallée de la Seine, suivant le littoral cauchois en sept promenades, nous filmons les plantes jusqu'à son projet botanique fou : reconstituer une forêt primaire à L'Aube des Fleurs.
À Gaza, il faut arriver le soir au printemps, s’enfermer dans sa chambre et écouter les sons qui entrent par les fenêtres ouvertes… Nous sommes en 2018. J’ai 25 ans et je suis un voyageur étranger. Je rencontre de jeunes palestiniens de mon âge.
En Sicile, au Nord de Syracuse, l'un des plus grands complexes pétrochimiques d’Europe empoisonne depuis 70 ans l'environnement et les hommes. « Mieux vaut mourir d’un cancer que mourir de faim », entend-on sur la plage qui borde la raffinerie. Dans un contexte d’omerta et de résignation, le film donne la parole à ceux qui luttent et qui survivent au cœur d’un territoire sacrifié sur l’autel du progrès et de la mondialisation.
Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer.
Mine d’or de Perkoa, Burkina-Faso. Opio a 13 ans et travaille en surface, gagnant pour seul salaire un sac de cailloux par mois. Son père souhaite qu’il intègre une formation professionnelle, mais il ne peut pas payer les frais de scolarité. Opio doit donc réunir cet argent et demande à son patron une promotion : le droit de descendre dans les galeries souterraines où l’on dit que les hommes peuvent devenir riches.
Décembre 1969, Thelonious Monk arrive à Paris. Avant son concert, il enregistre une émission pour la télévision française. Les rushes qui ont été conservés nous montrent un Thelonious Monk rare, proche, en proie à la fabrique de stéréotypes auxquels il tente de s’échapper.
Qu’évoque le SIDA aujourd’hui ? Les nouvelles pandémies nous rappellent à quel point le SIDA a été un tournant. Révolution SIDA pose un regard sans concession sur ce que cette maladie a provoqué et inflige encore, de l’Afrique du Sud à la Chine, de la Russie à la Thaïlande. Des artistes, des responsables politiques, des chercheurs et des témoins décrivent cette révolution sanitaire que l’on croit à tord passée. En dépit des évolutions exceptionnelles de la science et de la médecine, ils dressent un constat glaçant des dysfonctionnements politiques et sociaux engendrés par la maladie : les injustices quant à l’accès aux soins, les discriminations à l’égard des minorités et surtout l’absence de réelle volonté politique qui participent tragiquement à la progression du virus.
Dans le monde du jeune Kaleb, il y a sa mère sans papiers Betty, son grand frère de substitution Mehdi, et surtout Jean-Luc, le tailleur solitaire qui s’est pris d’affection pour ce petit garçon. Dans la foule des anonymes de Paris, ils n’auraient jamais dû se croiser. Le destin les a pourtant rassemblés pour former une famille improvisée, liée par la mission de construire un futur à Kaleb.
Je rencontre Pierrot à l’automne 2018. Quelques semaines après, nous manifestons ensemble au cœur du mouvement des Gilets jaunes. La terre tremble et nos cœurs aussi. Nos corps se mêlent à des milliers d’autres qui expriment leur colère dans la rue tous les samedis, des mois durant. Mais comment concilier l’amour libre et la révolution, quand tout autour nous en empêche, nous blesse et nous réprime ? « Boum Boum » raconte l’histoire d’un amour et d’une insurrection.
Depuis vingt-cinq ans, la République Démocratique du Congo est déchirée par une guerre largement ignorée des médias et de la communauté internationale. Les victimes se comptent par centaines de milliers, voire par millions. Les auteurs de ces crimes sont innombrables : des mouvements rebelles, mais aussi des armées, celles du Congo et des pays voisins… Tous semblent pris dans un vertige de tueries, pour le pouvoir, pour l’argent, pour s’accaparer les richesses du Congo en toute impunité, dans l’indifférence générale. Parcourant le Congo caméra au poing depuis trente ans, Thierry Michel a été témoin des combats, des souffrances mais aussi des espoirs du peuple congolais. Relayant le plaidoyer du Docteur Mukwege, prix Nobel de la paix, et dans la continuité de son précédent film L’homme qui répare les femmes, il retrace les enchaînements de cette impitoyable violence qui ravage et ruine le Congo depuis un quart de siècle.
Au Maroc, la ZIYARA (visite des saints) est une pratique populaire que juifs et musulmans ont toujours eu en partage. Le film est un road movie au pays natal, un pèlerinage cinématographique où la réalisatrice va à la rencontre des gardiens musulmans de sa mémoire juive.
Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ensemble ils étaient venus d’Algérie en Auvergne, à Thiers, il y a plus de 60 ans, et côte à côte ils avaient traversé cette vie chaotique d’immigré.e.s. Pour Lina, leur séparation est l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.
Dans la région reculée du Nord Este au Brésil, le petit village de Toritama est un microcosme du capitalisme impitoyable. Chaque année, plus de 20 millions de paires de jeans sont produites dans des usines de fortune. Les gens du pays travaillent sans arrêt, fiers d’être maîtres de leur temps. Pendant le Carnaval, seul moment de loisir de l’année, ils transgressent la logique de l’accumulation des biens, vendent leurs affaires sans regret et fuient vers les plages à la recherche du bonheur éphémère.
Cyril, écrivain parisien, n’aurait jamais imaginé que Lacoste, le village de son enfance, puisse un jour être acheté par le milliardaire Pierre Cardin. Alors que rien ne le destinait à ça et poussé par son fils, il décide de s’engager contre cette OPA d’un genre nouveau et entame un véritable bras de fer avec le célèbre couturier.
Green Boys pourrait être un « Petit Prince » du millénaire de l’exil. Alhassane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprouvant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.
Viril·e·s est une invitation à penser – sur un territoire donné, la Corse – le mythe du féminin et celui de la virilité. Dans Viril·e·s il y a des hommes virils, des femmes qui aiment ça, des jeunes filles revoltées, des garçons qui roulent des mécaniques, et plein de gens qui se posent des questions.
Depuis 2015, la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier danse chaque jour avec la ville, les gens, les matériaux, les environnements. Ses danses parfois traversées d’échos de la violence de l’actualité, distillent une douceur infinitésimale dans les espaces du quotidien. Ce geste poétique et engagé déplace le regard, invitant à rêver autrement le monde.
Après 25 ans passés en France, Bojina retourne en Bulgarie avec un soupçon vertigineux : et si sa famille avait collaboré aux services secrets du régime communiste ? Caméra au poing, elle embarque ses parents dans une quête effrénée qui menace de tourner à la catastrophe. Dans son obstination à trouver la vérité, elle se voit dépassée par ses propres méthodes qui ressemblent étrangement à celles du passé. Une odyssée tragico-comique qui mélange le film d’espionnage et le film de famille.
Aujourd’hui que je suis devenu un homme, comme mon père, je vais à sa rencontre pour savoir ce qui le retient à l’étranger depuis ces nombreuses années sans donner de nouvelles, sans subvenir aux besoins de ses enfants, de sa femme, sans revenir…
Il y a plus de 20 ans, Lindy Lou a été appelée pour faire partie d’un jury. Depuis, la culpabilité la ronge. Sa rédemption passera-t-elle par ce voyage qu’elle entame aujourd’hui à travers le Mississippi, dans le but de confronter son expérience à celle des 11 autres jurés avec lesquels elle a condamné un homme à mort?
Le 10 juin 1968, des étudiants en cinéma filment la reprise du travail aux usines Wonder de Saint-Ouen. Une jeune ouvrière en larmes crie, dit qu’elle ne rentrera pas. 1997 : le réalisateur Hervé Le Roux part à la recherche de cette femme en rencontrant d’anciens ouvriers, militants et syndicalistes, en leur donnant la parole. Cette enquête amoureuse et cinématographique, quasi obsessionnelle, va dérouler un pan d’histoire enfoui.
Comment faire en sorte que pédagogie rime avec plaisir de transmettre ? Comment des jeunes exclus du système éducatif, des « décrocheurs », peuvent-ils devenir des êtres créatifs, désireux d’apprendre ? Edgar Morin et le réalisateur trouvent des réponses concrètes en découvrant des expériences vivifiantes, en allant au contact des élèves et des équipes éducatives. Enseignez à vivre ! met en perspective les idées d’Edgar Morin sur une autre éducation possible et des pratiques innovantes dans cinq établissements publics : la créativité et la vitalité des jeunes font écho à la pensée complexe et généreuse du philosophe.
A Abidjan, majoritairement musulmanes, toutes analphabètes, les gos vendent leur corps dans l’espoir d’avoir un peu d’autonomie. Très jeunes, elles fuient les violences familiales pour rejoindre un ghetto. Bijou, Blancho, Chata, Mahi… sont à la rue dans des recoins «appropriés». Le temps, façonné par l’attente et la vacuité, laisse émerger l’intimité sans un mot ou presque. Soudain l’apesanteur est bousculée par l’arrivée d’un projet social. Les filles, qui se connaissent par le ghetto où elles se vendent, acceptent de changer leur destin en entrant à la Casa. Les tensions sont telles qu’elles finissent par embaucher deux petites bonnes qu’elles rémunèrent 0,50€ par jour. Alors que les gos commencent à sortir la tête du darkness, elles passent le relais de la servitude à des fillettes privées d’école; comme elles au même âge. Sans doute suivront elles le même chemin. Le cercle se referme. Qui en sortira vraiment ?
Prix Sakharov 2014, le docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de femmes, violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche.Sa lutte incessante, pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange.Il est l’objet d’une nouvelle tentative d’assassinat, à laquelle il échappe miraculeusement. Menacé de mort, ce médecin au destin exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus. Mais il n’est plus seul à lutter. A ses côtés, ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur dignité, devenues grâce à lui de véritables activistes de la paix, assoiffées de justice.
Au cœur d’une famille rom en pleine désintégration, émerge la figure de Totonel, 10 ans, dit Toto. Avec passion il apprend à lire, écrire et danser. Surtout danser et gagner le grand concours de Hip Hop. Au milieu du chaos ambiant, ses deux sœurs, essayent de maintenir le mince équilibre de la famille. Le récit cinématographique d’Alexander Nanau enregistre sans pose, à hauteur d’Homme, la vie de Toto et de cette famille qui manque de tout, sauf d’humour et d’amour.
L’été 2009, Je voyage dans une région tibétaine de la Chine, le Kham. Le hasard me donne l’opportunité d’assister à une cérémonie funéraire où le corps du défunt est offert en pâture aux vautours. Après avoir hésité, je décide de filmer cette épreuve qu’il me semble nécessaire de vivre. Questionner ma condition de touriste, d’étranger. Ce à quoi j’assiste, appelle des images d’une telle puissance mythique et existentielle qu’un lien profond peu à peu m’attache à ces hommes et à leur gestes immémoriaux, très simples, répétés à l’infini. Le film rend compte de cette expérience, incarne ce qui m’a fait entrevoir un rapport à la mort plus concret et plus existentiel. Ce qui m’a fait passer de l’effroi au deuil, du spectacle au partage. Partage que je prolonge par le dialogue que j’entretiens avec un interlocuteur tibétain au sujet de ces images.
En suivant le parcours de Los Aldeanos, groupe de hip-hop le plus populaire et contestataire de Cuba, Léa Rinaldi dresse une chronique intime d’une nouvelle révolution artistique de l’île, à l’heure de la transition du régime castriste.